Mise à jour : Le 1er février 2024, le ministre de la Santé, Alexandru Rafila, a déclaré l’alerte épidémiologique concernant des cas de grippe.
Les médecins et directeurs des principaux hôpitaux de Bucarest affirment, depuis début janvier 2024, qu’une vague de cas de grippe remplit les services spécialisés et bloque les salles d’urgence. Les données nationales publiées par l’Institut national de la statistique les 4 et 11 janvier le confirment, contredisant une déclaration sur FB du ministère de la Santé du 5 janvier. Cette affirmation est donc vraie.
CONTEXTE
Les médecins des hôpitaux de Bucarest se plaignent depuis le début de l’année 2024 de ne plus pouvoir faire face à la vague de patients se présentant aux urgences avec des symptômes de grippe et du fait qu’il n’y a plus de place dans les services pour les cas graves. Interrogé par Agerpres le 3 janvier, le directeur de l’hôpital pour enfants „Victor Gomoiu” a souligné que tous les lits sont occupés et qu’il attend entre 7 et 10 heures pour le triage aux urgences.
Quelques jours plus tôt, le 28 décembre, le directeur médical de l’Institut Matei Balș, dr. Adrian Marinescu, avait souligné dans une interview pour hotnews.ro que la moyenne quotidienne du nombre de patients se présentant aux urgences dans tout le pays est de 250 personnes, alors qu’au plus fort de la pandémie, cette moyenne était de 300 personnes.
Par ailleurs, une étude interne des laboratoires REGINA MARIA montre une demande trois fois plus élevée de tests détectant le virus de la grippe de type A et B pendant la période du 01 au 09 janvier 2023 par rapport à la même période en décembre 2022.
Face à ces déclarations de médecins et de directeurs d’hôpitaux, largement relayées dans la presse roumaine, le ministère de la Santé a réagi le 5 janvier par un communiqué : « Attention ! Il n’y a actuellement aucune épidémie de grippe en Roumanie. Les données nous montrent que le nombre de cas de virus respiratoires et de grippe est inférieur d’environ 25 % par rapport à la même période de l’année dernière”. L’information a également été publiée sur la page Facebook du ministère.
EXPLICATION
Dans un post sur Facebook du 5 janvier 2024, le ministère de la Santé semble vouloir adoucir les propos alarmistes des médecins qui parlent d’un pic de grippe dépassant les capacités des secours. Le ministère se réfère aux données publiées le 4 janvier 2024 par l’Institut national de santé publique et le Centre national de surveillance et de contrôle des maladies transmissibles, qui estiment qu’en décembre, plus précisément dans la semaine du 25.12.2023 au 31.12.2023. , 53.870 cas d’infections respiratoires (grippe clinique, IACRS et pneumonie) ont été enregistrés, avec 27,8% de cas en moins par rapport à la même semaine de la saison précédente (74.567) et 13,5% de cas en moins par rapport à la semaine précédente (62.287). En termes de grippe, en chiffres absolus, il y a eu 3 296 cas cliniques de grippe à l’échelle nationale, contre 4 961 cas la même semaine la saison dernière. (les chiffres font référence à l’ensemble du pays, pas seulement à la capitale).
Toutefois, les indications des médecins sur place auraient dû alerter le ministère de la Santé, car elles sont directes et non liées à un retard de traitement des données. Par ailleurs, dans le communiqué suivant de l’INSP et du Centre National de Surveillance et de Contrôle des Maladies Transmissibles, il est indiqué que dans la semaine du 1er au 7 janvier, 72.734 cas d’infections respiratoires ont été enregistrés, une augmentation par rapport à la semaine précédente. (de 35 %) tandis que les cas de grippe enregistrés (4 168) étaient près de 1 000 de plus que la semaine précédente.
VERDICT
Le ministère de la Santé semble avoir manqué de prudence face à la vague de grippe qui a touché la Roumanie au début de l’année. Les chiffres de l’Institut national de statistique et du Centre national de surveillance et de contrôle des maladies transmissibles indiquent clairement que les déclarations des médecins des hôpitaux de Bucarest sont vraies.